COLLECTIF EUROPEEN
D'EQUIPES DE PEDAGOGIE INSTITUTIONNELLE

Au fil des mots.

En début d'année, dans ma classe maternelle, les moyens n'étaient pour la plupart pas habitués à écrire, les grands n'avaient pas de pratique de l'écriture, cela se limitait à la copie des prénoms de la classe.
Rapidement j'ai proposé aux enfants de découvrir l'imprimerie et de se servir de l'ordinateur. Cela a commencé par la copie du prénom, puis petit à petit ils ont souhaité écrire des messages à leurs parents. Certains enfants ont demandé s'ils pouvaient écrire ce qu'ils racontaient au Quoi de neuf ? Ce qui a permis de débloquer ceux qui ne savaient pas quoi écrire. Les textes sont produits sur un temps programmé dans le plan de travail puis ils sont lus devant la classe. On « questionne » le texte, le groupe élit ensuite les textes qui seront affichés avec le journal de la classe.

Lorsque les enfants ont commencé à écrire en cursives et capitales pour le journal, j'ai introduit le texte libre manuscrit pour qu'ils travaillent aussi le geste d'écriture avec un support porteur de sens. Depuis le mois de décembre, les histoires inventées sont venues se joindre aux histoires vraies. Il est à noter que certains enfants écrivent uniquement des histoires vraies, et d'autres, exclusivement des histoires inventées.

Quelques grands de la classe travaillent sur un projet de livre : un enfant nous raconte une histoire à épisodes (inspirée d'un jeu vidéo), trois autres souhaitent compiler leurs textes et les illustrer, une petite fille écrit une histoire inspirée de nombreux contes, et enfin deux enfants de moyenne section souhaitent éditer un livre à l'imprimerie.
Cette pratique du texte libre, pilier de la vie de la classe a permis à tous les enfants de s'exprimer, les enfants prolifiques ont entraîné dans leur sillage ceux qui n'étaient pas entrés dans l'écriture. Bien sûr les niveaux sont différents quant à la longueur et à la richesse des énoncés, à la structure de phrase, à la structure de texte, mais tous sont en situation de production et sont motivés, ce qui me paraît essentiel à ce stade.

Marika Heurtevent

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