Il est un des axes majeurs de la classe pour que chacun, à sa mesure, prenne sa place, pour impulser le travail de lecture et d'écriture en donnant du sens à l'écrit.
Avec le cahier de vie c'est un des principaux outils de communication aux familles. Il est une autre face de l'expression libre dans la classe, au même titre que les lieux de parole tels que le Quoi de Neuf ?, les débats… Chaque matin il y a un temps inscrit dans le plan de travail, un temps d'une demi-heure : chaque moyen et grand a dans son plan de travail un texte à écrire.
Les enfants me dictent leur texte. Je leur demande : « une histoire vraie ou une histoire imaginaire? ». Je négocie avec chacun d'eux le récit qu'il me dicte. Puis à l'aide du modèle, les enfants composent leur texte soit à l'ordinateur soit à l'imprimerie.
Tous les quinze jours, je lis les textes ainsi produits à l'ensemble de la classe ; les enfants qui le peuvent, lisent eux-mêmes leur texte. Tous les mois et demi nous élisons un nouveau texte : je les relis tous et inscris les noms des enfants sur une affiche. Puis nous votons. Chacun essaie d'expliquer son choix. Le texte choisi est questionné puis laissé, soit en l'état, soit enrichi ou complété, toujours avec l'accord de celui qui l'a écrit. Une fois élu, il est agrandi, affiché et devient pour la classe un support de travail de lecture.
Tous les textes sont placés ensuite dans le journal de l'école maternelle, journal qui paraît à chaque sortie de vacances. Ce journal est un peu la vitrine de la classe. Il représente l'expression et les efforts de tous les enfants. Il faut qu'il soit un peu notre chef d'œuvre. Avec les techniques d'impressions et d'illustrations nous programmons au Conseil des ateliers de décoration de journal.
Cela n'est pas toujours simple car notre journal est publié à cinquante exemplaires ce qui représente beaucoup de travail pour tous…
Cathy Dechamps
Principaux constats :
Une fois le texte libre institué il se nourrit de lui-même. Les enfants sont tous demandeurs et parfois anticipent sur le texte qu'ils veulent écrire. Ils ne font pas que des textes vrais, collés à leur vie (pauvres diraient certains).
Le travail de négociation au cours de la dictée à l'adulte est une bonne manière de mesurer où en sont les enfants quant à leur perception de ce qu'est l'écrit. Il permet de travailler ses codes, individuellement, à l'aune des possibilités de chacun. (lexical, syntaxique, les temps de la conjugaison et leur concordance…).
La difficulté est d'avoir la possibilité d'aider chaque enfant à la composition de son texte chaque fois qu'il en a besoin. (tutorats divers, mais pas toujours possibles). Une autre difficulté est de pouvoir organiser la production de textes de façon plus dynamique : beaucoup d'enfants doivent attendre que les ordinateurs ou l'imprimerie soient disponibles pour pouvoir composer...