Suite aux événements qui se sont déroulés à Paris dans la nuit du vendredi 13 novembre, notre rencontre de PI prévue l'après-midi du lendemain au lycée Janson de Sailly avait été annulée. Reportée au Samedi 6 février, le lycée Janson ne pouvait finalement pas héberger notre réunion ce jour-là pour cause de journée portes ouvertes. Ce sont les CEMEA qui nous ont ouvert leur porte, permettant ainsi à nombre des participants à cette rencontre de renouer avec une trajectoire qui les avait déjà fait croiser cet organisme de formation.
Le Collectif européen d'équipes de pédagogie institutionnelle
organise dans le cadre de ses Journées de Janson, un après-midi de rencontre
et de réflexion croisant pédagogie et psychothérapie institutionnelle
Rendez-vous au siège parisien des
CEMEA
16 rue de l'Evangile à Paris dans le 18e
Métro Marx Dormoy
Samedi 6 févier 2016, de 14h à 17h
La rencontre se déroulera en deux temps :
présentation du travail des groupes,
actualité, projets et perspectives
Techniques, outils, institutions : les répéter, s'en détacher, les réinventer ?
Les pratiques en pédagogie institutionnelle commencent souvent par la mise en place d'institutions comme le quoi de neuf, le conseil ou encore les ceintures. La classe s'institutionnalise ainsi, multipliant les espaces d'investissement pour les élèves. Un sentiment de maîtrise peut alors apparaître chez l'enseignant avec le risque de basculer dans une approche techniciste de la PI, où la mise en œuvre de dispositifs suffirait automatiquement à produire les effets attendus et à garantir le « bon » fonctionnement de la classe. Nous pouvons ainsi être facilement emportés par un désir de conformité et une préoccupation uniquement organisationnelle.
Comment se détacher suffisamment des institutions pour leur permettre d'exister et d'accueillir l'imprévu dans la classe ? Comment continuer d'inventer les nouveaux outils qui prendront sens dans ce groupe en particulier, dans ce lieu de soin ou d'éducation spécifique, ou pour ce gamin-là précisément ?
Marie-Odile Supligeau, psychanalyste et membre du comité de lecture de la revue Institutions viendra nous faire partager son expérience d'éducatrice travaillée par la pédagogie et la psychothérapie institutionnelles.
C'est ainsi que se retrouvèrent certains qui s'étaient déjà rencontrés à Janson, ou d'autres
- de La Neuville (4 mousquetaires),
- du groupe 3,14,
- de l'épi mercredi,
- de l'épi pression qui brasse pas mal de choses le 3ème vendredi du mois entre 18h et 20h au café Columbia sur la dalle de je-ne-sais-où,
- une représentante d'un groupe constitué au collège Rosa Luxembourg d'Aubervilliers à la suite d'une précédente réunion de Janson
- de l'épi-est-sur-terre
- de l'épi Caus'actes
- et aussi d'hôpital de jour et de divers établissements scolaires à différents niveaux
bref, nous étions ce jour-là, je crois, environ 25 dans un décor autrement moins solennel que la salle des actes de Janson, et nous nous sommes parlé, de telle sorte qu'anticipant sur le thème des prochaines JIG, on aurait dit que ceux qui étaient là et qui pour beaucoup, d'appartenance formelle au Ceépi n'en avaient pas, s'ingéniaient à ce que néanmoins, « du » collectif, entre nous, il s'en crée, en partageant des nouvelles du travail qui se poursuivait çà et là.
Et c'est dans cette ambiance que Marie-Odile Supligeau introduisit le thème d'une journée qui se proposait d'interroger de la sorte techniques, outils et institutions :
les répéter ? s'en détacher ? les réinventer ?,
alors que dans un premier tour de table, avait pu s'entendre le souci de « faire classe à chacun et pas à une classe », de « construire une personne et non un élève », de « pouvoir s'appuyer sur des institutions quand on ne sait plus très bien où certains élèves emmènent la prof ou la classe », ou encore, « que ce travail (en PI) perce », et « donne du goût »...
Rapprochant sans pour autant les confondre Pédagogie et Psychothérapie Institutionnelle, Marie- Odile en dégagea deux « pierres angulaires » :
Elle évoqua en lien avec ce second point « les premières pierres que constitue « l'arrière-pays » de chacun selon l'expression de Jean Oury, désignant sa «préhistoire », préhistoire qui à son insu et de manière toujours imprévue produit des évènements qui en sont des inscriptions déplacées - par le truchement de la métaphore et de la métonymie -. Et c'est bien à partir des évènements liés à cet arrière-pays, que, pour chacun, l'imprévu peut prendre sens, faire sillon.
Dès lors, qu'est-ce qui ferait malgré tout citoyenneté pour des enfants mineurs à qui l'on ne reconnaît ni le pouvoir d'avoir une parole, ni le droit de s'associer ?
Que des dispositifs de type PI puissent donner un cadre à une parole, afin que cette parole ne soit plus une parole minorée, et qu'ainsi les enfants puissent passer contrat, cela suppose :
Peut-être les lecteurs de ces quelques lignes très incomplètement rapportées, laisseront-ils résonner, comme ce fut le cas dans notre petite assemblée, cette question du « traumatisme » qui fut aussi traduite ainsi : « c'est ça ou la mort ! », et qui, rapportée à ce que Jean Oury a pu appeler l'architectonie de la nécropole, et à l'être-mort-au-désir constaté chez nombre d'élèves, voire d'enseignants, - peut-être même en PI -, a amené l'une des participantes à l'illustrer ainsi : « qu'est- ce qui m'oblige ? », question que nous avons faite nôtre : « Qu'est ce donc qui, en PI, nous oblige ? »
Philippe Legouis, après en avoir parlé avec quelques Caus'Actes
Traumatisme :
Après avoir eu connaissance du texte (ci-dessus) envoyé au Bulletin Intérieur du Ceépi à la suite de son intervention aux CEMEA, Marie-Odile Supligeau a souhaité faire une suggestion dans la perspective de la parution de ce texte sur le site du Ceépi. Elle souhaite ainsi pouvoir nuancer ce que le terme de « traumatisme » qui est l'un des pivots de son intervention, peut amener d'incompréhension et de malentendu s'il n'est pas un peu plus déplié.