Le samedi 25 mars 2023 à Blois
Le thème de cette année : UN CHANTIER PERMANENT, Se soigner sans contrainte ni isolement, s'insérer librement dans la cité
L'établissement psychiatrique, qu'il soit dans ou hors des murs, est malade. Malade de sa dépendance financière vis-à-vis des structures étatiques ; malade du fait des nécessités inhérentes à sa gestion même (Administration, statuts ... ), malade du fait de la fonction qu'il assure pour la société. Tout groupe - ou groupement - est "malade", traversé de phénomènes de contagion, de rivalités, terrain propice à la persécution, à la formation de "clans" ou d'isolats défensifs. Que peut alors devenir un "malade", psychotique ou simplement "fragile ", ballotté dans cette maladie du groupe, pris dans un engrenage qui vise à le sérialiser? À réaliser sa stricte inclusion dans le modèle économique mondialisé. La psychothérapie institutionnelle tient compte de cette problématique. Non qu'elle puisse la supprimer. Mais il est nécessaire de l'exprimer et de la travailler pour pouvoir s'adresser à un sujet singulier et non aux artefacts sociaux qu'il traîne avec lui. C'est en ce sens que Tosquelles a pu la comparer, dans la thérapie des psychoses, avec ce qu'est l'asepsie vis-à-vis de la chirurgie. Mais pour ce travail, nulle recette. Les structures institutionnelles se remanient sans arrêt pour accueillir chaque personne : il s'agit bien plus de déjouer des pièges que d'accéder à une organisation idéale. Pourtant, quelques invariants se distinguent à travers ces fluctuations : la liberté de circulation, l'importance du club thérapeutique à la fois intra et extra hospitalier soutenant activités et et prises de responsabilité et la nécessité des réunions pour lutter contre le cloisonnement, la hiérarchie massive, la ségrégation et l'uniformisation. Ces opérateurs mis en jeu pour assainir l'ambiance se révèlent être ceux-là mêmes qui vont permettre que se tissent des réseaux de relations et d'échanges, que s'ébauchent des investissements partiels chez celui dont il est souvent plus facile de dire qu'il n'a "pas de désir", et que se réalisent des lieux propres à l'émergence de sa plus extrême singularité. La démarche de la psychothérapie institutionnelle exige une critique permanente de "l'aliénation sociale" et une réflexion sur les structures qu'elle a elle-même mises en place. La critique de la hiérarchie réduite aux rôles statutaires, la lutte contre le cloisonnement, la vigilance à l'encontre des défenses et des résistances secrétées à la fois collectivement et par chacun, ne peuvent être qu'un travail collectif.
Vous pouvez d'ores et déjà vous inscrire en vous rendant sur le site de l'AC de La Borde : associationculturelledelaborde.org