Autorisé à la publication par son auteur, Yves Jeanne, Maître de conférences à l'Université Lumière Lyon 2, voici un article paru dans la revue Reliance n° 28, publiée par les éditions érès Toulouse.
"... une présentation universitaire de FO qui vaut largement les panégyriques habituels..." Michel Exertier
FERNAND OURY ET LA PEDAGOGIE INSTITUTIONNELLE
"Ils avaient lu Karl Marx, et à leurs yeux, l'exploitation n'était plus le destin inéluctable de la classe ouvrière. Ils avaient lu Sigmund Freud et étaient attentifs tant au sujet désirant qu'aux jeux de l'inconscient. Ils avaient lu Anton Makarenko et s'étaient enthousiasmés en découvrant le chemin qu'il avait ouvert pour concevoir des collectivités éducatives justes et efficaces. Ils avaient connu Célestin Freinet ; ce virtuose de la pédagogie qui, depuis Vence, avait libéré les élèves de cette « école assise » que raillait Adolphe Ferrière [1]. Ils avaient vécu le Front populaire qui avait su donner corps à l'espérance d'une éducation pour tous. Et puis il y eut la guerre ; la résistance, la prison pour beaucoup, la déportation pour certains, épreuves fondatrices comme l'avait été, pour August Aichhorn [2] ou Freinet la conflagration de 1914. Au sortir de la guerre, ce petit groupe d'hommes allait bouleverser les pratiques soignantes en psychiatrie et, dans un même mouvement, transformer « le travail à l'intérieur des classes, pensant que ce n'est pas par hasard si ces grandes architectures - hôpital et école - posent simultanément des problèmes analogues [3] ».
Pour eux, l'école comme l'hôpital participaient d'un même processus d'aliénation, de réduction des hommes. Tous se connaissaient, partageaient les mêmes idéaux d'émancipation et innovaient en confrontant leurs réflexions et leurs pratiques selon des modalités nouvelles : « Ne rien dire que nous n'ayons fait ». Il y avait, parmi tant d'autres, le psychiatre François Tosquelles rassemblant, à l'hôpital de Saint Alban, quelques-uns de ceux qui, comme Jean Oury, allaient « ouvrir les murs de l'asile », Fernand Deligny mûrissant le projet de sa « Grande Cordée » qui rendrait leur dignité à quelques « graines de crapule » et Fernand Oury qui s'attellera, à partir d'une critique sans concessions de « l'école caserne », à construire, dans l'école de tous, l'éducation « sur mesure ».
Il naît en 1920 dans la banlieue parisienne, s'investit très tôt dans les mouvements de jeunesse, Éclaireurs de France puis Auberges de jeunesse et, à 19 ans, devient instituteur, presque par hasard : « Quand la guerre m'est apparue plus proche que ma réussite en mathématiques à l'examen d'entrée à l'École normale supérieure de Saint-Cloud, je suis devenu instituteur suppléant [4]. » Face aux quarante-cinq enfants d'une classe de cours moyen première année, l'instituteur suppléant improvise et bricole mais « heureusement l'école n'a pas changé, et les souvenirs d'enfance reviennent très vite, directement utilisables ».
Cependant, un défi d'une tout autre ampleur va s'imposer à lui la guerre venue : celui de faire vivre l'école en pleine débâcle. Ce sera son académie. L'exode l'expédie, avec ses élèves, à la campagne ; il y découvre « que les écoliers (ont) un corps, un ventre et des pieds » et que « voir nus ces bons et mauvais élèves de milieux modestes aide à comprendre certains comportements scolaires » ; bien vite, il se questionne : « Sont-ils tous si semblables que ça tes gamins, sont-ils comparables même ? Et pourtant, à tous, sans sourciller, je sers le même potage. » « Il me suffira, bien sûr, d'imiter les anciens pour faire ma classe sans histoire ; mais faire la classe est-ce vraiment aider les enfants à apprendre et à grandir ? »
Retour d'exode, en banlieue parisienne, seul au milieu de quatre-vingt-seize enfants de 3 à 16 ans, l'expérimentation pédagogique devient un impératif. Les plus âgés enseignent aux plus jeunes, les contrôles sont supprimés, le travail est libre (mais si « personne ne t'oblige à travailler, tu n'es pas autorisé à perturber le travail »), et les questions de discipline se règlent devant un « conseil de responsables ».
Oury s'initie aux vertus de l'organisation, ce qui le rendra proche de certaines conceptions de Makarenko [5]. La reprise en main de l'école par le régime de Vichy mettra fin à l'expérience et un séjour en prison (pour « un texte libre sur la réforme de l'enseignement et quelques tracts mal rangés ») l'éloignera quelque temps des préoccupations éducatives.
Au sortir de la guerre, il retrouve le quotidien de « l'école caserne ». Isolé, sans véritable méthode, il fait front, tant bien que mal, cinq jours par semaine, à l'absence d'enthousiasme d'une classe de « fin d'études ».
Hors l'école, il participe à l'aventure des caravanes ouvrières ajistes, sortes de centres de vacances autogérés par les participants, et se passionne pour l'expérience de Simone et Jacques Lacapère qui, à la Bastide de Beau-Soucy, font vivre, dans un internat pour enfants difficiles, une communauté libre et créative.
Il découvre, dans leur travail, une forme d'organisation par laquelle « les travaux, les rôles, les fonctions, les statuts, les responsabilités et les pouvoirs sont précisés et pris au sérieux » par tous les membres du groupe. Il retiendra la leçon et, toujours méfiant à l'égard des discours mettant en avant ce qu'il nomme ironiquement les « qualités exceptionnelles des éducateurs de génie », il cherchera à comprendre « comment ça marche », quels sont les outils précis, les dispositifs qui rendent l'expérience possible. Cependant, s'il entrevoit bien comment ces outils « instituants » pourraient permettre de créer une alternative viable à l'« école caserne », ceux-ci ne résolvent pas les questions de méthodes d'enseignement proprement dites. La réponse arrivera avec Freinet.
Oury le rencontre en 1949. Le portrait qu'il brosse est éloquent, en quelques mots tout est dit : « Un technicien qui apporte des outils capables de transformer les rêveries pédagogiques en réalités quotidiennes, un lutteur aussi qui a, depuis longtemps, accepté le combat contre la pédagogie des bonnes intentions. Et, autour de lui l'École moderne [6] : des instituteurs ruraux surtout [...] mais tellement vivants ; des camarades qui, comme moi, refusent de croire à leur inexistence. »
Avec les techniques Freinet, Oury tient les outils dont il a besoin. La classe atelier, la classe coopérative devient possible. L'imprimerie, au centre de tout le dispositif, est un organisateur de première force ; elle impose un rythme à la classe et un ordre des choses qui ne repose sur aucun arbitraire. Par surcroît, elle mobilise des compétences variées et complémentaires permettant à chaque enfant d'avoir une place dans le processus de fabrication et d'occuper « sa » place unique et irremplaçable au sein du collectif.
Le journal, outre ses qualités d'outil pédagogique (orthographe, grammaire, arithmétique, etc.), est un instrument qui ouvre sur la vie, qui fait entrer le monde dans la classe et qui donne sens à tout le travail.
Le texte libre enfin, c'est le désir qui fait irruption, l'imaginaire qui a droit de cité.
Tout cela construit une drôle de classe où il est « plus question de travaux que d'exercices (car) on correspond, imprime, achète, vend, enquête... Vrais problèmes à résoudre [7] ».
Toutefois, Freinet est un instituteur rural, ses techniques ont été conçues à partir de l'expérience des classes de villages, directement ouvertes sur leur environnement et le plus souvent uniques. Pour qu'elles soient utilisables dans un milieu urbain, une adaptation est nécessaire.
Au sein du mouvement Freinet, Oury et quelques confrères vont s'atteler à cette tâche. En prenant appui sur une pratique quotidienne qui aura le plus souvent pour cadre des classes de perfectionnement (la pression des programmes y est moins lourde et les enjeux « politiques » moins aigus), ou au sein d'[8] (Institut médico-pédagogique), ils vont construire, pas à pas, un ensemble cohérent d'outils conceptuels et pratiques qui constitueront ce qu'ils appelleront la pédagogie institutionnelle [9]
Institutionnelle car la classe coopérative est un ensemble vivant ; loin de se réduire à une machine à instruire, elle est un lieu « d'existence, de parole, de travail, (un lieu) où s'inscrit le désir », un lieu propice aux identifications et aux projections de toutes sortes et pour qu'il vive, comme toute organisation sociale, il a besoin de règles et de lois. Dès lors, deux voies sont possibles, celle de la réglementation, celle de l'institutionnalisation.
La réglementation aux yeux de Oury renvoie à « l'école caserne » : mise en œuvre des dressages indispensables pour conditionner l'élève aux apprentissages conçus comme acquisition d'automatismes.
L'institutionnalisation a l'ambition de créer les conditions d'une organisation collective respectueuse du désir (Oury parle d'une pédagogie fondée sur le désir).
Cependant, la pédagogie institutionnelle ne saurait se réduire à une question de méthode, elle se fonde sur une contestation théorique radicale de la « structure verticale et autoritaire » de l'Éducation nationale à laquelle ses partisans refusent toute pertinence en matière pédagogique. Pour Oury, les directives élaborées en haut lieu sont à la fois stérilisantes et inefficaces. Stérilisantes, car pour créer les instruments de sa propre action le pédagogue ne peut pas, ne doit pas, être un exécutant ; inefficaces, car seuls les outils créés dans et par l'expérience lui sont de quelque utilité et lui permettent de faire son métier : « Là où sont les problèmes, là sont les solutions. »
Dans cette perspective, les praticiens de l'institutionnel entendent substituer au contrôle hiérarchique le travail d'élaboration en groupe de pairs qui tous se réfèrent à une éthique commune : « Ne rien dire que nous n'ayons fait, ne rien faire que nous n'ayons dit. »
D'autre part, la pédagogie institutionnelle rompt avec le primat de la relation pédagogique duelle dont elle dénonce le caractère illusoire. Pour Oury, le couple maître-élève construit une relation dont la structure binaire, de type vrai/ faux, bon/ mauvais, supérieur/inférieur, est nocive car propice à la régression, à la manipulation, à la fascination, toutes modalités relationnelles qui génèrent l'agressivité et entraînent des « face-à-face (qui) dégénèrent en corps à corps ».
La pédagogie institutionnelle développe des relations qui sont de structure ternaire. Le maître et l'élève, mais aussi les élèves entre eux, se parlent... à propos de quelque chose. Loin des relations spéculaires, les échanges sont constamment médiatisés et, précisément, ce médium est le support des investissements.
Dès lors que le groupe classe existe en tant qu'ensemble vivant au sein duquel la communication existe, le maître est confronté à une triple question : « Que se passe-t-il dans ma classe ? Que suis-je en train de faire ? Comment faire ? » l'instituteur doit avoir une intelligibilité et des phénomènes de groupe à l'œuvre dans la classe et de l'impact de sa propre action.
Partant, il lui faut construire les outils de régulation de ces phénomènes car, si elle n'est pas assurée, la classe devient comme « un moteur sans huile ou une chaudière sans thermostat ». Ces outils sont des institutions : un ensemble de réunions, de règles de fonctionnement et de fonctions clairement déterminées, constamment perfectionnées, affinées, évaluées : « Obstinément, au ras du sol, faisant feu de tout bois, nous taillons nos silex. » Elles répondent aux « besoins ressentis » par le groupe, mais, bien plus, elles sont instituantes en ce sens qu'elles mettent chacun « en situation de proposer, de décider, d'instituer, d'être intelligent (s'il l'est) ».
Oury aimait à dire que la pédagogie institutionnelle repose sur un trépied constitué par le matérialisme, par le groupe et par l'inconscient.
De plus, la classe coopérative, loin d'être une simple collection d'individus, est une micro-société bouillonnante et bien souvent en effervescence où les acteurs - enfants comme adultes - entrent en conflit et créent des alliances, dans laquelle rejets, projections et identifications se vivent quotidiennement. Ces phénomènes de groupe sont le lot ordinaire de tout ensemble vivant et Oury fait sienne cette affirmation de Didier Anzieu selon laquelle « un petit groupe humain est aussi une rencontre de personnes, un lieu d'affrontements et de liens entre ces personnes hors de toute référence sociale. Les affinités et les oppositions de caractère y fleurissent. Les désirs individuels, toujours présents en sourdine, attendent passivement ou réclament avec violence d'y être comblés : appel à l'aide et à la protection, volonté de puissance, exhibitionnisme, esprit de dénigrement ou de contradiction, curiosité, admiration, idolâtrie. Le narcissisme de chacun y éprouve de douces victoires et d'amères blessures ».
Plutôt que d'être aveugle à ces phénomènes ou de les étouffer, le praticien de l'institutionnel choisit de les « travailler » car il les considère comme des objets privilégiés d'éducation. Pour cela, il doit en construire l'intelligibilité pour en conduire la régulation.
Si Oury s'inspire des techniques des théoriciens précurseurs en matière de dynamique des groupes, Wilfred Ruprecht Bion [10] et Didier Anzieu [11] notamment, il prend appui sur les travaux de Moreno [12] en adaptant ses outils aux exigences spécifiques d'une classe. Ainsi en est-il du sociogramme, instrument de mesure des relations qui sera utilisé pour constituer les différents groupes de travail et désigner les responsables. Ainsi en est-il du Conseil de coopérative, institution-phare qui assure tout à la fois des fonctions d'information (« information de tous par tous, antidote de la manipulation »), d'analyse (« donner un sens aux événements pour prendre des décisions sensées »), de décision (c'est l'organe du pouvoir) et de régulation (substituer la verbalisation aux passages à l'acte).
Fernand Oury est décédé en 1998 mais la pédagogie institutionnelle, toujours reléguée aux marges de l'institution scolaire, n'en continue pas moins de creuser son sillon. Si la classe coopérative n'est pas la classe idéale - « nous ne croyons pas plus aux institutions suspendues aux nuages métaphysiques qu'à l'institutionnalisation permanente du vide » -, elle reste néanmoins une alternative féconde pour ceux qui, refusant de réduire la pédagogie aux apprentissages, ne renoncent pas à éduquer et cherchent les outils qui leur sont nécessaires. Du reste, la pédagogie institutionnelle ne s'exonère pas de la question des savoirs et Oury, dont l'ironie mordante était célèbre, n'hésitait pas à rappeler ce mot, emprunté semble-t-il à Freinet : « À partir de ces techniques fondamentales, on apprend à lire, écrire, compter... pas aussi bien qu'ailleurs, mieux. ».
Yves Jeanne, Maître de conférences à l'université Lumière Lyon 2, Revue Reliance n° 28 (2008/2)
BIBLIOGRAPHIE
Les principaux textes de Fernand Oury, et notamment ceux écrits en collaboration avec Aïda Vasquez, Vers une pédagogie institutionnelle, De la classe coopérative à la pédagogie institutionnelle ainsi que Chroniques de l'école caserne écrit en collaboration avec Jacques Pain, ont fait l'objet d'une réédition récente aux éditions Matrice.
La sitographie le concernant est abondante et de qualité. Citons, entre autres, l'article de René Laffite « Les sarcasmes de Fernand Oury, un héritage d'instituteur », celui de Daniel Hameline « Fernand ou le rusé qui ne jouait pas au plus malin » et celui de Jacques Pain « Hommage à Fernand Oury ». En outre, un article lui est consacré dans L'Encyclopedia universalis ainsi que dans Wikipedia !
NOTES
[1] Politologue, psychologue et pédagogue, Adolphe Ferrière (1879-1960) fut l'un des plus fervents apôtres du mouvement de l'Éducation nouvelle. On lui doit entre autres : La pratique de l'école active (1924) et L'école sur mesure à la mesure du maître (1931).
[2] August Aichhorn (1878-1949). Cet éducateur viennois se consacra, au sortir de la guerre de 1914-1918, à l'éducation des adolescents délinquants. Pionnier de l'introduction des conceptions psychanalytiques pour aider à l'éducation des adolescents difficiles, il relate et théorise son expérience dans un ouvrage Jeunesse à l'abandon (1925).
[3] Partisans, dont Jean Oury, Pédagogie : éducation ou mise en condition ?, Paris, Maspero, 1971, p. 83.
[4] Toutes les citations non référencées en notes de bas de page sont extraites de l'ouvrage de Aïda Vasquez et Fernand Oury, De la classe coopérative à la pédagogie institutionnelle, Paris, Maspero, 1971.
[5] Anton Makarenko (1888-1939). Éducateur soviétique, il crée et dirige la Colonie Gorki dans laquelle il accueille des adolescents délinquants. Niant toute pertinence aux théories éducatives préconstruites, il est convaincu que le succès de l'éducation doit moins aux idées qu'à l'efficacité d'une organisation qui procède de l'analyse systématique des situations concrètes. Le Poème pédagogique, publié en 1933, rend compte dans une prose non dénuée de lyrisme de son expérience d'éducateur.
[6] Nom donné en 1947 à l'association créée par Freinet et ses compagnons pour promouvoir les « techniques Freinet » et rassembler les instituteurs les pratiquant ou intéressés par elles.
[7] Partisans, dont Fernand Oury, Pédagogie : éducation ou mise en condition ?, Paris, Maspero, 1971, p. 95.
[8] Oury exercera successivement dans ces deux types de structures.
[9] Cela ne se réalisera pas sans difficulté. Oury et Freinet s'affronteront à propos notamment de la pertinence de l'usage de la psychanalyse freudienne comme instrument de compréhension de la dynamique du groupe classe. Rompant avec Freinet, Oury créera le Groupe des techniques éducatives (get). (C'est approximatif : M.EXERTIER)
[10] Psychanalyste anglais né en Inde, Wilfred Ruprecht Bion (1897-1979) est, avec John Rickman qui fut son premier analyste, un pionnier de l'étude de la dynamique des groupes. Médecins tous deux à l'hôpital Northfield, ils mirent en œuvre, avec des groupes de patients traumatisés de guerre, une méthode thérapeutique fondée sur la règle analytique de libre association. Bion enseignera par la suite la dynamique de groupe à la célèbre Tavistock Clinic de Londres. Il publie les résultats de son travail en 1948 dans un ouvrage intitulé La recherche sur les petits groupes.
[11] Didier Anzieu (1923-1999), est l'un des psychanalystes français les plus féconds de la seconde moitié du xxe siècle. Ses travaux concernant les « organisateurs psychiques inconscients » le conduisirent à mettre en lumière quelques-uns des processus psychologiques spécifiques aux groupes. On lui doit notamment le concept d'illusion groupale. Ses travaux sur les groupes ont été publiés en 1975 sous le titre Le groupe et l'inconscient.
[12] Jacob Levy Moreno (1889-1974), psychiatre viennois d'origine roumaine émigré aux États-Unis, est l'un des pionniers de la psychothérapie de groupe. On lui doit l'invention du psychodrame, l'élaboration d'une « théorie des rôles » et la fondation de la sociométrie, discipline dont l'objet est la mesure de la qualité des relations au sein d'un groupe. Son ouvrage Fondements de la sociométrie est publié aux PUF.